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Méandres

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Il s'agit d'un parcours,

qui commence il y a environ 20 ans avec mes "tiroirs" par lesquels j'essayais de rendre un peu de la poésie des vieux meubles (à tiroirs) où trainaient des objets épars, vacants et inutiles...

et qui va jusqu'à mes gravures récentes avec un travail sur les cartes (géographiques) pour "chercher ma voie/voix".


C'est la première fois que je montre ce que je fais, je le fais du mieux que je peux…

Tiroirs

« Tire-voir »

Durant longtemps la maison était restée fermée. C’était un ancien bar-hôtel-restaurant de campagne. Des tables, des chaises, des armoires, des lits étaient restés, inutiles, posés comme pièces d'échec, sur le parquet.

On percevait encore les gestes des anciens habitués… ils approchaient la chaise de la table de leur chambre, tiraient par le petit bouton le tiroir, fouillaient entre piécettes oubliées, crayons, encre et papier, ...traçaient lentement des lettres appliquées, à leur fiancée…

Tiroir, celui d’un petit buffet, de la table de nuit, ou encore celui, tout intérieur, de la grande armoire à glaces…

Toute une vie restée secrète. « Tire-voir » prononçait la mère, on avait ce sentiment excitant de pénétrer du sacré. Le théâtre dérobé des passions, des dissimulations inavouées, des mystérieuses relégations du quotidien, de silencieux combles de la mémoire, de nébuleux greniers du vent…

Méandres

Retour au calme, à la lenteur.

On suit les chemins de halage, on réentend les chants d’oiseaux.

L’eau ne fait pas de bruit, elle coule silencieusement, sourde et discrète.

On comprend que la progression est sans rapport direct avec la longueur du chemin.

On est là, pris dans les méandres, les volutes, les sinuosités, on a l’obligation d’avancer, c’est-à-dire de raconter une histoire…

Obligé au détour, on découvre ce qu’on n’était pas venu chercher. La route, parfois, ne mène à rien, on rebrousse chemin.

Tous les fleuves tendent à s’alentir et à développer des méandres ; ces méandres se déplacent, lentement, imperceptiblement, mus par une force chthonienne.

Un jour, on met en relation le chemin parcouru et le dessin…

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Cartes

On a si souvent parcouru ces chemins qu’on peut en tracer le détail, les cartographier pour tenter de comprendre comment fonctionne cet espace, le sien propre…. Quelle est l’image de son propre labyrinthe ?

Que lit-on lorsqu’on lit une carte ? son paysage intérieur ?

On a l’impression de choisir son itinéraire, sa voie, à parcourir. On ne fait peut-être que reconnaître le chemin parcouru ?

La carte indique que l’on est de passage, aucun intérêt de situer où l’on RESTE… Il s’agit de dire où l’on va !

Évidemment, il y a les errances, les impasses, les fourvoiements, les piétinements : vivre nécessite du courage.

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