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  • Photo du rédacteurMCBA

53ème jour

Confinement semaine 8 jour 6

Clairement , je n’y arrive plus. Petite déstabilisation après la fin de réalisation de mes livres, et puis la fin du confinement arrive et on se tourne vers l’avenir…

Surveiller... punir... (Titre d'un livre de Michel Foucault)

L’avenir justement, parlons-en, il donne un peu le bourdon. Je prends un exemple, mettons que j’aille consulter mon médecin pour renouvellement des médicaments. Habituellement il me prends la tension, vérifie un ou deux paramètres et conclut que tout va bien, ma tension est nickel, et les petits bobo sans importance …. Demain, si je vais le voir, étant donné mon état de santé, il s’inquiète que je tousse, ce qui est fréquent, vous qui me connaissez vous le savez bien, lui aussi le sait, mais il est mis en demeure de ne pas laisser passer le moindre symptôme pouvant relever du coronavirus. Alors il fait un test, mettons que je sois positive, ayant ou ayant eu le virus sans symptômes apparents, ce qui est fort possible selon moi. Mon médecin n’a pas les moyens de vérifier si je suis immunisée, la seule chose qu’il me serait important de savoir, mais il doit signaler que je suis positive. Donc on me demande (une brigade spéciale si j’ai bien compris) qui j’ai rencontré dans les jours qui précèdent (14 jours sans doute) ce qui doit être facile à remonter puisqu’on était confiné. Mais moi, je ne veux pas répondre, parce que je ne veux pas qu’ils aillent questionner leurs vies, et qui ils voient, qui ils rencontrent, à quelles échéances, et la même chose pour moi. Dans le pire des cas on me met en quarantaine : privation totale de liberté . Autre possibilité, je ne vais pas tout de suite chez le médecin, mais dans quelques jours , ou semaines, et je bénéficie d’un logiciel de traçage de mon téléphone portable, qui va de lui-même en déduire quels sont les gens susceptibles d’avoir contracté le virus en me côtoyant. Tout ça ne me plaît pas !

- Si l’un, ou plusieurs, de mes amis a contracté le virus, on pensera que c’est moi qui le lui ai donné, et je devrai rendre des comptes sur mes comportements, port du masque et des gants… voire on me culpabilisera sur le fait que je n’ai pas systématiquement décontaminé les lieux après chaque fois que j’y ai pénétré, on me mettra à l'amende (c'est systématique) ... On me dira que mes gestes ont forcément dû être défaill

ants et que je ne joue pas la solidarité, et qu’on ne me souhaite pas de voir s’aggraver mes symptômes car alors...il se peut que la solidarité ne s’applique pas pour moi qui ai plus de 65 ans à égalité avec d’autres… « Fallait y penser avant ! » pourrait lancer un quidam, à l’instar de la sage-femme lors d’un accouchement. Alors que mon amie peut avoir été contaminée par quelqu’un d’autre. Ce faisant, on a une idée très précise de mes déplacements, de mon réseau d’amis dans la creuse... etc.

Ce logiciel, qui contrevient à toutes les préconisations de la CNIL, installé sous couvert de prévention ne sert déjà pas du tout à la prévention (dire à quelqu’un qu’il est susceptible de développer le virus, ne sert pas à enrailler l’épidémie ; par définition, nous sommes tous susceptibles) , par contre il sert à donner une image de vous, qui de partielle (fondée sur quelques éléments qui ne rendent pas compte de ma complexité) devient générale. Etant une machine, ce logiciel n’est pas , croit-on, susceptible de biais, il est objectif ! (j’enrage!) .

J’enrage aussi de faire partie des vieux, des malades chroniques, qui revendiquent les mêmes droits à la santé que les autres, alors qu’ils ne sont pas productifs, et que beaucoup sont irresponsables et encombrent abusivement les couloirs des hôpitaux, j’enrage !

Je ferai mieux de me remettre au tri . La rage ne sert à rien.

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